dimanche 21 août 2016

Dernier train pour Busan


Titre : Dernier train pour Busan (Busanhaeng)
Réalisateur : Sang-ho Yeon
Avec : Gong Yoo, Kim Soo-ahn, Yu-mi Jeong
Date de sortie en France : 17 août 2016
Genre : action, horreur

Synopsis : 
 Un virus inconnu se répand en Corée du Sud, l'état d'urgence est décrété. Les passagers du train KTX se livrent à une lutte sans merci afin de survivre jusqu'à Busan, l'unique ville où ils seront en sécurité...

Avis : 
Avec plus de 10 millions d'entrée en Corée du Sud, et un accueil très positif au dernier festival de Cannes, Dernier train pour Busan semblait devoir être LA sensation ciné de ce mois d'août. Premier film live réalisé par Sang-ho Yeon (King of pigs, The Fake et le préquel à Dernier train pour Busan, Seoul Station), il imagine la fuite en train d'un groupe de voyageurs confrontés à une soudaine épidémie transformant les victimes en monstres sanguinaires.


Parfois présenté comme un mélange entre Snowpiercer (alors que l'unique point commun est le fait de situer l'action dans un train : doit-on pour autant le comparer à Unstoppable de Tony Scott ?) et World War Z (pour le côté "blockbuster avec des zombies), Dernier train pour Busan est surtout le résultat d'un mélange assez improbable de tous les clichés possibles, relevé d'une bonne pincée d'incohérences et de ficelles.

Le père qui travaille trop (et qui, en plus, est à la solde du méchant capitalisme, forcément responsable de la catastrophe) ; sa jeune fille qui lui en veut parce qu'il n'est pas assez présent ni attentionné (mais, évidemment, face à l'horreur de la situation, ils vont se retrouver) ; le membre de la classe ouvrière, forcément un peu rustre et vulgaire, mais avec un coeur gros comme ça ; le patron d'une grande société, impitoyable et prêt à tout pour sauver sa peau au détriment de celle des autres ; le groupe de sportifs directement issus d'un manga ; et une flopée de personnages invisibles et incapables d'agir ou de réfléchir... Une telle collection de stéréotypes interdit d'emblée tout lecture sociale du film tant il semble avoir été inspiré par la dissertation économique d'un collégien moyen.


Sur le fond, c'est donc complètement raté, mais sur la forme, ce n'est pas forcément plus glorieux. Incapable de tirer parti de l'espace confiné de son train, Sang-ho Yeon s'arrange pour nous en faire sortir plusieurs fois (ce qui correspond d'ailleurs aux passages les plus efficaces du film), et se contente de répéter les mêmes situations pour progresser de voiture en voiture. Une progression pas si compliquée finalement, puisque les zombies sont incapables d'ouvrir des portes, ne peuvent pas attaquer s'ils ne voient pas leur proie ou lorsque le train passe sous un tunnel, et ne réagissent au son que lorsque ça arrange le scénariste. Heureusement, les survivants sont souvent assez idiot pour faire le plus de bordel possible, et assez aveugles et sourds pour ne jamais remarquer de suspect, afin de réduire progressivement le nombre de personnages, par ailleurs un peu trop enclins au sacrifice.

Tout cela rend souvent le film involontairement drôle (et encore, je n'ai pas parlé des spasmes dignes des gymnastes des Jeux Olympiques qui animent les zombies lorsqu'ils se réveillent), et empêche toute surprise, toute tension ou toute émotion. Pourtant, on ne pourra pas nier l'efficacité de certains passages, notamment lorsque le film assume son aspect série B. Ces séquences, particulièrement jouissives, sont les plus maîtrisées de ce Dernier train pour Busan, film de zombies finalement bien banal et sans envergure, qui constitue un blockbuster d'action divertissant mais creux... comme nombre de ses cousins nord-américains.

Note : 4/10



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