dimanche 27 septembre 2015

Snake eyes


Titre : Snake eyes
Réalisateur : Brian De Palma
Acteurs : Nicolas Cage, Gary Sinise, John Heard
Date de sortie en France : 11 novembre 1998
Genre : thriller

Synopsis :
Le palais des sports d'Atlantic City contient à peine la foule venue assister au match du siècle, où s'affrontent deux poids lourds de la boxe. Soudain des coups de feu éclatent à proximité du ring et le secrétaire d'Etat à la Defense s'effondre, mortellement blessé. L'enquête commence sous la direction de l'inspecteur Rick Santoro, policier corrompu. Rick va s'efforcer de sauver sa réputation ainsi que celle de son ami Kevin Dunne, chargé de la sécurité du secrétaire d'Etat, et qui s'était malencontreusement absenté au moment du drame...

Avis : 
Dernier véritable succès de Brian De Palma à ce jour (ses films suivants seront, de Mission to Mars à Passion, des bides critiques et/ou commerciaux), Snake eyes est un des thrillers les plus réussis de ces dernières années. S'ouvrant sur un plan-séquence devenu célèbre, le film va permettre au réalisateur des Incorruptibles de jouer sur les angles et les différents points de vue, pour une enquête passionnante aux nombreux rebondissements.




On retrouve d'ailleurs pleinement la patte du réalisateur, avec quelques passages rappelant visuellement Pulsions (l'ascenseur) ou Blow out, avec cette caméra survolant les appartements, avec ces split-screens, et quelques thématiques récurrentes, comme la dualité blonde/brune, la corruption ou le pouvoir des images. Le film se savoure d'ailleurs encore plus lors d'un second visionnage, lorsque l'on connaît déjà les pièces du puzzle qui se mettra peu à peu en place.

Snake eyes bénéficie également des interprétations de Nicolas Cage (Rock, Volte/face, Kick-ass) et de Gary Sinise (Forrest Gump, Apollo 13) impeccables dans la peau de personnages aux multiples facettes, loin du manichéisme trop souvent présent dans les films hollywoodiens. La conclusion se veut d'ailleurs particulièrement cynique, comme une dernière marque de la puissance des images et des médias.

Snake eyes est donc un jeu de pistes jubilatoire, au scénario palpitant et parfaitement réalisé par Brian De Palma, qui joue à merveille de ses multiples angles de vue. Dommage qu'on ait perdu le réalisateur de vue depuis, ainsi que Nicolas Cage...

Note : 9/10


mercredi 23 septembre 2015

Absolutely anything


Titre : Absolutely anything
Réalisateur : Terry Jones
Acteurs : Simon Pegg, Kate Beckinsale, Robin Williams
Date de sortie en France : 12 août 2015
Genre : comédie, science-fiction

Synopsis :
Neil Clarke, un enseignant désenchanté, amoureux de sa voisine du dessous qui sait à peine qu'il existe, se voit attribuer par un conseil extraterrestre le pouvoir de faire absolument tout ce qui lui passe par la tête. Neil l'ignore mais la manière dont il va se servir de ce nouveau pouvoir va dicter le destin de l'humanité. Un seul faux pas de sa part et les extraterrestres anéantiront la planète Terre.

Avis :
Et si vous aviez le pouvoir de faire absolument tout ce que vous souhaitez d'un simple claquement de doigt ? C'est le point de départ, prometteur, d'Absolutely anything, comédie où Simon Pegg (Le Dernier pub avant la fin du monde, Mission : impossible – Rogue nation) est soudain doté de pouvoirs infinis. Hélas, la comédie du Monty Python Terry Jones va être bien trop sage, bien trop fade...


Gags convenus, romance de bas étage qui voit la voisine canon succomber aux charmes du gentil loser héros du film, petite morale à deux sous : Absolutely anything n'est pas désagréable à regarder, notamment grâce au duo Pegg – Robin Williams (dans le rôle du chien), mais ne laissera aucun souvenir au spectateur, ne tirant jamais parti du potentiel délirant de son synopsis. Même le pas terrible Bruce tout puissant, avec son synopsis similaire, se montre bien plus délirant et imaginatif, c'est dire !

Pire, le film va trop souvent étaler son manque de moyens en abusant des effets spéciaux numériques ratés, le pire étant atteint lors des séquences, franchement embarrassantes, mettant en scène le conseil extraterrestre. Bref, on ne retiendra de l'ensemble que quelques situations amusantes, principalement avec le chien, et l'impression d'une idée gâchée par trop d'académisme. Absolutely disappointing...

Note : 3/10


dimanche 20 septembre 2015

Bloodsport, tous les coups sont permis


Titre : Bloodsport, tous les coups sont permis (Bloodsport)
Réalisateur : Newt Arnold
Acteurs : Jean-Claude Van Damme, Donald Gibb, Forest Whitaker
Date de sortie en France :27 juillet 1988
Genre : arts martiaux

Synopsis :
Franck Dux, un champion américain de karaté, n'a qu'une obsession : remporter le Kumite, un tournoi clandestin d'arts martiaux organisé à Hong Kong, une rencontre où tous les coups sont permis, y compris les coups mortels !

Avis :
Premier grand succès de Jean-Claude Van Damme, Bloodsport s'inspire de la vie de Frank Dux (ou, du moins, des récits contestables qu'il en a faits) et nous plonge dans l'univers des Kumite, dans les bas-fonds de Hong Kong. On y suit donc le parcours d'un jeune champion américain qui va rivaliser avec les meilleurs combattants asiatiques et révolutionner la discipline.

Passons rapidement sur le scénario, qui voit le héros échapper à plusieurs reprises à des policiers chargés de le ramener aux Etats-Unis (parmi lesquels on retrouve un jeune Forest Whitaker) tout en vivant une relation avec une jeune journaliste : ce qui nous intéresse, c'est évidemment le combat, qui occupe une place important du film. JCVD en profite pour nous faire découvrir ses capacités, de son grand écart facial à ses coups de pieds sautés qui deviendront sa signature.

Mais au-delà de la performance du Belge, c'est la brutalité des combats, par ailleurs assez variés (on retrouve des karatékas, des kickboxers, un sumo et d'autres styles plus exotiques) qui a permis au film de rester dans les mémoires, et surtout la performance de Bolo Yeung dans le rôle de Chong Li. Impressionnant physiquement, charismatique, l'acteur dégage une sauvagerie étonnante, contrepoids parfait du côté plus lisse de Van Damme. Ce grand méchant donne une dimension supplémentaire à un film qui n'est pas avare de personnages mémorables et de passages devenus cultes (« la première en partant du bas ! »).

Encore aujourd'hui, Tous les coups sont permis reste l'un des meilleurs, sinon le meilleur, des films de combats de Jean-Claude Van Damme. Face à des affrontements généralement très bien chorégraphiés (bon, ok, le montage oublie parfois de cacher que les coups ne sont pas portés), on oublie presque le scénario catastrophique et l'interprétation bovine pour savourer les performances de l'acteur belge et de son adversaire chinois au sommet de leur forme.

Note : 7/10

jeudi 17 septembre 2015

Miss Hokusai


Titre : Miss Hokusai (Sarusuberi : miss Hokusai)
Réalisateur : Keiichi Hara
Acteurs : Yutaka Matsushige, Anne Watanabe, Kumiko Aso
Date de sortie en France : 2 septembre 2015
Genre : animation, biopic

Synopsis :
En 1814, Hokusai est un peintre reconnu de tout le Japon. Il réside avec sa fille O-Ei dans la ville d’Edo, enfermés la plupart du temps dans leur étrange atelier aux allures de taudis. Le "fou du dessin", comme il se plaisait lui-même à se nommer et sa fille réalisent à quatre mains des œuvres aujourd’hui célèbres dans le monde entier. O-Ei, jeune femme indépendante et éprise de liberté, contribue dans l’ombre de son père à cette incroyable saga artistique.

Avis :
Miss Hokusai nous propose de redécouvrir la vie du célèbre maître Hokusai (à qui l'on doit notamment Les Trente-six vues du Mont Fuji et La Grande vague de Kanagawa) à travers les yeux de sa fille, O-Ei, qui aurait participé à la création de plusieurs des œuvres de son père. 


 Si le film ne nous apprendra finalement pas grand chose sur l'artiste, il va se révéler intéressant dans sa description de l'univers de ces artistes japonais, fortement influencés par les superstitions : ces passages où s'invite le fantastique seront d'ailleurs les plus réussis du film avec leurs dimensions poétique et dantesque.

On sera en revanche moins convaincu par le portrait de la jeune femme, avec plusieurs pistes restant en suspens (sa vie amoureuse, notamment, sa participation à l'oeuvre de son père, son évolution artistique...). La jeune femme est finalement plutôt fade et banale, ne faisant qu'acte de présence tout au long du film où elle se contente d'accompagner les autres personnages. Cette impression est renforcée par le dessin, plutôt inégal : l'ensemble est parfois très moche, surtout au niveau de l'animation de O-Ei, alors que les passages oniriques sont bien plus réussis.

On reste donc un peu sur notre faim avec Miss Hokusai, qui n'explore pas vraiment ses thèmes et n'apprend finalement rien sur Hokusai, ni sur sa fille, ni sur son œuvre. On est très loin des grandes réussites de l'animation japonaise de ces dernières années...

Note : 4,5/10


dimanche 13 septembre 2015

Hitman : agent 47


 Titre : Hitman : Agent 47
Réalisateur : Aleksander Bach
Acteurs : Rupert Friend, Hannah Ware, Zachary Quinto
Date de sortie en France : 26 août 2015
Genre : action

Synopsis :
L’histoire d’un assassin génétiquement modifié pour être la parfaite machine à tuer. Sa dernière cible est une multinationale dont l’objectif est d’obtenir le secret du passé d’Agent 47 pour créer une armée de tueurs dont les pouvoirs surpasseront même les siens. Faisant équipe avec une jeune femme qui détient peut-être un secret permettant d’affronter leurs puissants ennemis clandestins, 47 fait face à des révélations étonnantes concernant ses origines et se prépare à se battre avec son adversaire le plus redoutable.

Avis :
Ce n'est plus un secret depuis très longtemps : les adaptations de jeu vidéo au cinéma sont généralement l'occasion d'un massacre en règle, en tant qu'objet cinématographique et en tant qu'adaptation d'un univers. En attendant la sortie prochaine du presque prometteur Assassin's Creed, avec Michael Fassbender, c'est Hitman qui passe une nouvelle fois à la moulinette, 8 ans après l'adaptation sans intérêt de Xavier Gens.


Le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est un nouveau raté. Dénaturant totalement l'esprit du jeu vidéo, basé sur l'infiltration et la discrétion, Aleksander Bach nous livre un film d'action bourrin et sans aucune subtilité, où le tueur massacre du sbire par dizaines en faisant tout péter. Si le viol intégral de la franchise est un problème, on pourrait presque lui pardonner si l'action était réussie : ce n'est pas le cas. Stylisées à outrance, avec des ralentis bien ringards et des poses stupides, ces scènes de fusillade sont TOUTES ratées.

Adaptation ratée, film d'action raté... On ne sera pas surpris si l'interprétation et surtout le scénario suivent le même chemin. Entre incohérences grotesques et ficelles bien visibles, les personnages sont selon les besoins du scripts de bons gros imbéciles incompétents ou des super héros omniscients et surpuissants. Les acteurs semblent aussi perdus que nous face à l'inconsistance des personnages qu'ils interprètent, même si Zachary Quinto (StarTrek into darkness) s'en sort un peu mieux que les autres dans un rôle monoexpressif.

Les adaptations de jeux vidéo au cinéma se suivent et se ressemblent : énième nanar tiré d'une excellente licence vidéoludique, Hitman : agent 47 est un film d'action raté produit par des personnes ne connaissant pas le support d'origine. On préférera largement retrouver 47 manette en mains...

Note : 1,5/10

vendredi 11 septembre 2015

Les Minions


Titre : Les Minions (The Minions)
Réalisateur : Pierre Coffin, Kyle Balda
Acteurs : Sandra Bullock, Jon Hamm, Michael Keaton
Date de sortie en France : 8 juillet 2015
Genre : animation, comédie

Synopsis :
A l'origine de simples organismes monocellulaires de couleur jaune, les Minions ont évolué au cours des âges au service de maîtres plus abjects les uns que les autres. Les disparitions répétitives de ceux-ci, des tyrannosaures à Napoléon, ont plongé les Minions dans une profonde dépression. Mais l'un d'eux, prénommé Kevin, a une idée. Flanqué de Stuart, l'adolescent rebelle et de l'adorable petit Bob, Kevin part à la recherche d'un nouveau patron malfaisant pour guider les siens. Nos trois Minions se lancent dans un palpitant voyage qui va les conduire à leur nouveau maître : Scarlet Overkill, la première superméchante de l'histoire. De l'Antarctique au New York des années 60, nos trois compères arrivent finalement à Londres, où ils vont devoir faire face à la plus terrible menace de leur existence : l'annihilation de leur espèce.

Avis :
Ils étaient les véritables stars de Moi, moche et méchant et de sa suite. Devenus depuis un étonnant phénomène de société, présents partout ou presque, les petits bonhommes jaunes ont aujourd'hui droit à leur propre film, en forme de préquelle. Qui sont-ils ? Comment ont-ils rencontré Gru ? Retour sur le passé des Minions, et principalement sur leurs péripéties au beau milieu des sixties.


L'introduction, largement reprise dans la bande-annonce officielle, sera le passage le plus réussi du film : elle nous montre l'évolution des petites créatures, leurs rencontres avec les plus grands prédateurs de la préhistoire, puis avec quelques grandes figures humaines, dans une succession de scènes loufoques. Le reste sera bien moins réussi : les Minions sont clairement le type de personnages qui ont besoin d'être en retrait et dont le potentiel comique s'épanouit lorsque vient compléter la trame principale.

Car hélas, le film n'a pas grand chose à raconter, et le fait sans imagination ni ambition : les Minions, c'est pour les gosses en bas âge, et à l'exception de 2-3 gags plus subtils, l'ensemble se résume à des bruits de pets et des chutes. Bien sûr, le capital sympathie et quelques moments vraiment réussis suffisent à faire passer un bon moment, mais on aurait aimé autre chose qu'un vulgaire sous-produit uniquement destiné à vendre des produits dérivés.

Trop de Minions tue Les Minions : les créatures sont finalement le genre de créatures qui devrait rester en retrait, un peu comme les Ewoks en leur temps ou Les Pingouins de Madagascar récemment. A trop les utiliser, leur potentiel comique se réduit peu à peu, surtout quand ils ont pour unique but d'amuser les plus petits... On préférera largement les revoir dans Moi, moche et méchant 2.

Note : 5/10


mercredi 9 septembre 2015

Love


Titre : Love
Réalisateur : Gaspar Noé
Acteurs : Karl Glusman, Aomi Muyock, Klara Kristin
Date de sortie en France : 15 juillet 2015
Genre : drame, érotique, pornographique

Synopsis :
Un 1er janvier au matin, le téléphone sonne. Murphy, 25 ans, se réveille entouré de sa jeune femme et de son enfant de deux ans. Il écoute son répondeur. Sur le message, la mère d'Electra lui demande, très inquiète, s'il n'a pas eu de nouvelle de sa fille disparue depuis longtemps. Elle craint qu'il lui soit arrivé un accident grave.
Au cours d'une longue journée pluvieuse, Murphy va se retrouver seul dans son appartement à se remémorer sa plus grande histoire d'amour, deux ans avec Electra. Une passion contenant toutes sortes de promesses, de jeux, d'excès et d'erreurs...

Avis :
C'est sans doute le film qui a le plus fait parler de lui cette année à Cannes : le nouveau Noé, (forcément) précédé d'une aura sulfureuse, d'une de ses affiches illustrant une éjaculation à la présence de scènes de sexe non simulé à l'écran. Ce qu'on oublie, pourtant, c'est que le sujet principal du film est contenu dans son titre : Love, l'amour.


S'il n'oublie pas de provoquer le spectateur, Noé va en effet nous livrer un film étonnamment sage sur les sentiments amoureux, sur l'évolution d'un couple et sur son rapport au sexe. Jamais gratuites, ou presque, les scènes de sexe servent surtout à illustrer les étapes de la vie amoureuse du duo : tendresse, passion, puis sexe prétexte, sauvage, mécanique, qui se consomme dans les endroits les moins appropriés jusqu'aux dérives sordides lorsque l'acte devient l'ultime fondation de leur couple.

Cette plongée progressive des deux amants est superbement mise en scène par Noé. On retrouve ce travail sur la couleur, ces plans serrés sur les personnages, rendus encore plus étouffant par une 3D collant étrangement bien à l'univers visuel du réalisateur. On s'amusera par ailleurs de voir Noé se mettre en scène, en tant qu'acteur bien sûr, puisqu'il interprète un des personnages, mais aussi à travers Murphy, ce jeune réalisateur fan de Kubrick et de Pasolini et qui voudrait transcender les limites de son art.

Au-delà de la provocation facile, derrière les plans dont l'unique but semble être de choquer, Noé livre donc un film très réussi sur l'amour et la place du sexe dans le couple. La passion, la sensualité puis la fureur qui émanent du film parviennent à transcender une histoire finalement assez classique et stéréotypée, nous offrant des passages que seul Noé est capable de nous offrir. Une nouvelle pierre apportée à l'édifice d'une carrière décidément passionnante.

Note : 8/10


mardi 8 septembre 2015

Sinister 2




Titre : Sinister 2
Réalisateur : Ciaràn Foy
Acteurs : James Ransone, Shannyn Sossamon, Robert Sloan
Date de sortie en France : 19 août 2015
Genre : horreur, épouvante

Synopsis :
Alors qu’il reprend son enquête inachevée sur les homicides non résolus, l’ex-shérif adjoint fait la connaissance d’une jeune mère de famille et de ses jumeaux. Ces derniers viennent de s’installer dans une maison où des événements macabres se sont produits. Tout porte à croire qu’il s’agit une nouvelle fois de la même entité surnaturelle et que la famille est en danger ...

Avis :
Le premier Sinister avait été une des rares bonnes surprises de ces dernières années en ce qui concerne le cinéma d’épouvante. Certes imparfait, avec quelques effets ratés, il se démarquait par son côté morbide et certaines séquences à l’ambiance très réussie. Sans surprise, son petit succès nous vaut aujourd’hui une suite.


Clairement conçue comme un sous-produit de l’original, cette suite va s’acharner à remplir à la lettre le cahier des charges, se contentant de profiter de ce que le film de Scott Derrickson avait mis en place. Plus besoin d’installer un mystère autour des tueries ou de l’entité démoniaque (par ailleurs beaucoup trop présente ici), aussi le film va-t-il s’acharner à répéter le système des petites vidéos morbides qui avaient fait le sel du premier volet. Seulement voilà, là où ces séquences installaient un véritable malaise, faisaient naître un vrai climat menaçant autour du personnage interprété par Ethan Hawke, elles perdent ici tout leur impact, reléguées au rang de divertissement pour enfants fantômes. Cela n’empêche par certaines d’être assez malsaines, comme le massacre dans l’église, mais aucun de ces moments ne fait naître de véritable tension.

Il faut dire que le film semble hésiter à emprunter la voie de l’épouvante. En dehors des jump-scares grotesques qu’on ne peut décidément plus éviter de nos jours, les diverses apparitions ont un rôle narratif plutôt qu’effrayant, à l’image de ces enfants fantômes qui ne cherchent plus à faire sursauter personne, mais tentent d’inciter le jeune garçon de la famille à massacrer les siens. Le film se concentre d’ailleurs principalement sur ce personnage, même s’il nous propose également une enquête sur le démon par l’intermédiaire du shérif-adjoint du premier volet. De même, bien que cet aspect reste très convenu, Sinister 2 s’attache à développer ses personnages, à leur donner un passé, et choisit ainsi de donner une raison à certains comportements qui auraient semblé grotesques : ce n’est pas grand-chose, mais l’effort mérite d’être noté, surtout à l’époque des personnages prétextes que l’on retrouve bien trop souvent.

Clairement moins réussi que le premier volet, ce second chapitre est finalement loin d’être honteux. S’il se contente trop souvent de singer son modèle sans en avoir l’efficacité, il a au moins le mérite de ne pas trop prendre le spectateur pour un con, en faisant l’effort de développer un peu son histoire. Rien de bien exceptionnel, certes, mais faute de grives…

Note : 4.5/10


samedi 5 septembre 2015

Robin des bois, la véritable histoire


Titre : Robin des bois, la véritable histoire

Réalisateur : Anthony Marciano
Acteurs : Max Boublil, Géraldine Nakache, Malik Bentalha
Date de sortie en France : 15 avril 2015
Genre : comédie

Synopsis :
Robin des Bois est un sale type. Lui et son compère Tuck ont une éthique très claire dans la vie : ils ne volent que les pauvres, les femmes ou les vieux. Le reste ? Trop risqué. Mais même les sales types ont des rêves, et le leur est de racheter la maison close la plus courue de la ville, le Pussycat. Robin, que rien n’arrête lorsqu’il s’agit de s’enrichir, décide alors d’aller chercher l’argent là où il se trouve et projette de dévaliser la caisse des impôts de Nottingham. Mais sa rencontre avec le gang de Sherwood, des justiciers qui eux volent les riches pour donner aux pauvres, va contrarier ses plans. Petit Jean, Marianne et leurs amis ont en effet eu exactement la même idée que lui : braquer le Shérif de Nottingham. La (vraie) légende de Robin des Bois peut enfin commencer !


Avis :
Imaginez donc, une relecture de la légende de Robin des bois, le présentant comme un lâche, avec dans le rôle titre Max Boublil (Les Gamins), entouré de Malik Bentalah en frère Tuck musulman-juif-homosexuel-asiatique et de Ary Abittan (Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ?) en Petit-Jean qui pue de la gueule. Ca donne envie, non ? Non, vous avez raison. Pourtant, il arrive parfois qu’on attende tellement de médiocrité de ce genre de comédie qu’on en ressort presque honteux d’avoir souri par moments.

 
Et c’est déjà beaucoup, au milieu des comédies françaises de ces derniers mois : certaines répliques, certaines situations parviennent à nous arracher un sourire et à faire oublier le côté horripilant de Boublil et compagnie. Il faut dire que le film joue la carte de la quantité, noyant le spectateur sous une avalanche de gags : dans le lot, et même si le déchet est particulièrement conséquent, il est assez normal que certains fassent mouche.

En revanche, certains tombent immanquablement à l’eau : j’avoue ne pas avoir compris le délire sur la laideur de Marianne, interprétée par la très belle Géraldine Nakache, et les gags récurrents sur la victimisation de Bentalah et l’haleine de  Abittan s’essoufflent très vite. Même l’histoire, qui aurait pu reprendre de façon intéressante la légende, reste au point mort, se déroulant sans aucune imagination (le moment le plus travaillé voit le Robin / Boublil croiser le Robin / M. Pokora, ça vous donne une idée du niveau…).

Bref, quelques éclats dans un océan de médiocrité, voilà ce que ce que Robin des bois : la véritable histoire a à nous offrir. Pas vraiment une déception ni une surprise, plutôt la confirmation qu’il ne ressort pas grand-chose de bons des comédies françaises misant tout sur des humoristes plutôt que des acteurs et des scénaristes...

Note : 2/10



Mission : impossible - Rogue nation




Titre : Mission : impossible – Rogue nation
Réalisateur : Christopher McQuarrie
Acteurs : Tom Cruise, Jeremy Renner, Simon Pegg
Date de sortie en France : 12 août 2015
Genre : action, espionnage

Synopsis :
L’équipe IMF (Impossible Mission Force) est dissoute et Ethan Hunt se retrouve désormais isolé, alors que le groupe doit affronter un réseau d’agents spéciaux particulièrement entraînés, le Syndicat. Cette organisation sans scrupules est déterminée à mettre en place un nouvel ordre mondial à travers des attaques terroristes de plus en plus violentes. Ethan regroupe alors son équipe et fait alliance avec Ilsa Faust, agent britannique révoquée, dont les liens avec le Syndicat restent mystérieux. Ils vont s’attaquer à la plus impossible des missions : éliminer le Syndicat.

Avis :
Après un quatrième volet (M : I Protocole fantôme) très réussi, la saga Mission : impossible revient pour un cinquième opus qui confirme le retour aux sources opéré par le film précédent : espionnage, courses-poursuites, moments de bravoure, trahisons, voyages à travers le monde à la poursuite d’un grand méchant… La saga marche sur les traces des derniers James Bond, s’attachant à rendre crédible une histoire rebondissant sur des faits divers récents.



Crise économique, attentats, disparitions d’avions… ce seront les bases du scénario du film, qui va nous faire visiter Londres, Vienne et le Maroc à la poursuite du Syndicat, grande organisation vouée à détruire les équilibres mondiaux en place. On retrouve les séquences-signatures de la saga, des acrobaties d’un Tom Cruise toujours aussi bon dans le rôle de Hunt à une hallucinante course-poursuite en plusieurs étapes, en passant par une séquence magique dans l’opéra de Vienne.

Le film joue aussi la carte de l’autodérision, n’hésitant pas à jouer de l’invulnérabilité apparente de Cruise, et donnant plus de place aux personnages interprétés par Simon Pegg et Jeremy Renner. On appréciera également la place laissée au cerveau criminel de l’histoire, interprété par un Sean Harris (Délivre-nous du mal, ’71) inquiétant, mais aussi aussi le mystère autour de l’éternelle agent double sexy, dont les motivations resteront floues jusqu’au bout.

Protocole fantôme redonnait un sacré souffle à la série, et s’imposait à sa sortie comme le meilleur épisode de la saga initiée par Brian de Palma. Rogue nation vient faire encore mieux, avec un scénario encore plus prenant, des scènes d’action encore plus maîtrisée et des acteurs au sommet. On en redemande, encore, encore !

Note : 9/10


jeudi 3 septembre 2015

American ultra


Titre : American ultra
Réalisateur : Nima Nourizadeh
Acteurs : Jesse Eisenberg, Kristen Stewart, Topher Grace
Date de sortie en France : 19 août 2015
Genre : action, comédie

Synopsis : 
La vie paisible et sans prétention de Mike Howell se retrouve soudainement chamboulée. À sa grande surprise, Il est en fait un agent dormant surentrainé dont la mémoire a été effacée. En un clin d’œil, son passé refait surface et Mike se retrouve au milieu d’une opération gouvernementale visant à l’éliminer. Il va alors devoir faire appel à ses capacités insoupçonnées d’agent secret pour survivre.

Avis : 
Avec American ultra, Nima Nourizadeh (Projet X) nous propose un nouveau film pop-corn, du genre que l’on avale tranquillement sans réfléchir, et qu’on oubliera sans doute rapidement. L’histoire est simple, et nous fait suivre un jeune loser qui va se révéler être un agent secret surentraîné et invincible, qui devra massacrer d’autres agents surentraînés.


Bref, ça se veut grotesque et décomplexé, et ça y parvient plutôt bien : les scènes d’action sont réussies, avec de nombreuses pointes d’humour, notamment lorsque Jesse Eisenberg (The Social network, Insaisissables) prend conscience de ses capacités et utilise des objets apparemment anodins pour abattre ses adversaires… le tout en restant désespérément maladroit et naïf.

A côté de ces passages, on est hélas contraints de suivre une histoire sans intérêt, à base de rivalités chez les agents, d’amourette entre Eisenberg et Kristen Stewart. On s’en fout un peu, et tout ça plombe régulièrement le rythme d’un film qui ne demandait qu’à aller à 100 à l’heure du début à la fin. Résultat, on s’ennuie régulièrement en attendant les scènes d’action suivantes.

On s’amuse pas mal, on s’ennuie un peu devant cet American ultra qu’on ne reverra sans doute pas. Le film peine à exploiter son potentiel délirant, et finit par décevoir trop souvent pour laisser une trace dans les mémoires. Dommage, car le duo Eisenberg / Stewart fonctionne plutôt bien, contrairement à la paire Topher Grace / Connie Britton.

Note : 5/10