lundi 22 décembre 2014

White God


Titre : White God (Fehér Isten)
Réalisateur : Kornel Mundruczó
Acteurs : Zsófia Psotta, Sándor Zsótér, Lili Horváth
Date de sortie en France : 3 décembre 2014
Genre : drame

Synopsis : 
Pour favoriser les chiens de race, le gouvernement inflige à la population une lourde taxe sur les bâtards. Leurs propriétaires s’en débarrassent, les refuges sont surpeuplés. Lili, 13 ans, adore son chien Hagen, mais son père l’abandonne dans la rue. Tandis que Lili le cherche dans toute la ville, Hagen, livré à lui-même, découvre la cruauté des hommes.

Avis : 
Récompensé dans la sélection "Un certain regard" au Festival de Cannes 2014, White God est un des films les plus étonnants de cette fin d'année. A partir d'une histoire assez simple, sans doute plus adaptée, en apparence, à un format court, Kornel Mundruczó va magnifier le thème de l'animal dangereux pour nous livrer un film aussi fort et touchant qu'intelligent.


On va donc suivre Lili et son chien Hagen. Un duo qui semble devenu un poids pour les parents divorcés : dès le début, la mère et son nouveau petit ami les refilent à un père clairement incapable de s'occuper d'eux. Son appartement n'est pas adapté pour recevoir une adolescente, et encore moins un chien, d'autant qu'il devra payer une taxe pour conserver le bâtard sous ton toit : il est ainsi contraint d'abandonner l'animal, dans une scène déchirante qui nous rend forcément l'homme antipathique. Mais le film va s'attacher à approfondir le personnage, par petites touches, notamment en le présentant comme une victime de la crise économique n'ayant d'autre alternative.

Hélas, choix ou pas, l'abandon d'Hagen aura des conséquences dramatiques sur le chien. Le réalisateur nous propose ainsi de suivre l'animal comme un véritable personnage, l'innocence de l'animal étant peu à peu détruite (tout comme celle de la jeune fille), poursuivi par la fourrière puis entraîné pour participer à des combats... jusqu'à se révolter. Le chaos qui suivra sera incroyablement réussi, grâce notamment au choix d'utiliser de vrais chiens (environ 250), ce qui donne un impact tout particulier à ces passages.

Révoltant, le film nous met régulièrement mal à l'aise, autant dans les comportements des humains envers les animaux que lors de la vengeance, parfois aveugle, de la meute. White God est ainsi souvent cru et violent, évite au maximum le manichéisme tout en laissant une lueur d'espoir grâce au personnage de Lili, qui tentera de se relever après une lente chute. Une véritable réussite.

Note : 8,5/10


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire