vendredi 27 juin 2014

Thirst, ceci est mon sang


Titre : Thirst, ceci est mon sang (Bakjwi)
Réalisateur : Park Chan-wook
Acteurs : Kang-ho Song, Kim Ok-vin, In-hwan Park
Date de sortie en France : 30 septembre 2009
Genre : horreur, thriller, drame

Synopsis : 
Sang-hyun est un jeune prêtre coréen, aimé et respecté. Contre l'avis de sa hiérarchie, il se porte volontaire pour tester en Afrique un vaccin expérimental contre un nouveau virus mortel. Comme les autres cobayes, il succombe à la maladie mais une transfusion sanguine d'origine inconnue le ramène à la vie. De retour en Corée, il commence à subir d'étranges mutations physiques et psychologiques : le prêtre est devenu vampire. Mais la nouvelle de sa guérison miraculeuse attire des pélerins malades qui espèrent bénéficier de sa grâce. Parmi eux, Sang-hyun retrouve un ami d'enfance qui vit avec sa mère et son épouse, Tae-Ju. Il succombe alors à la violente attirance charnelle qu'il éprouve pour la jeune femme...

Avis : 
 Thirst est un film de vampires, mais évidemment un film de vampire bien particulier, puisque réalisé par l'un des réalisateurs les plus doués de ces dernières années : Park Chan-wook, à qui l'on doit notamment Old Boy ou le récent Stoker. Ici, pas de grandes démonstrations visuelles ou presque, pas de fioritures, pas de jeune freluquet dont la seule qualité est d'exhiber son torse pour exciter les gamines de 14ans. Ici, on a un vrai drame sur la situation de ce prêtre qui va peu à peu être contraint d'enfreindre ce que lui interdisait sa foi.


Park Chan-Wook développe la transformation de Sang-Hyeon de façon subtile : sens accrus, résistance physique nouvelle, guérison inespérée...et bientôt appétit pour le sang. Une évolution assez classique sur le fond, mais couplée avec les hésitations dues à la fonction de prêtre du personnage. La volonté de ne pas pêcher en évitant de tuer, ainsi que le voeu de chasteté, tout sera remis en cause par le personnage de Tae-Ju, plus extravertie, plus curieuse, moins réservée que lui. Et dans Thirst, quand on parle de désir interdit, il y a vraiment la notion de désir et d'interdit : la dimension érotique propre aux personnages de vampires (voir Le Cauchemar de Dracula ou lire Carmilla de Le Fanu) est ici pleinement exploitée dans la première moitié du film, avant que le désir de se nourrir et de tuer ne l'emporte sur le désir charnel dans la deuxième partie.

Une deuxième partie qui va jongler entre les genres. Park aime brasser les genres, et va ajouter à son drame horrifique des éléments plus loufoques et de l'humour noir. Le film change de rythme, devient un peu moins intimiste, en même temps que les personnage de Sang-Hyeon (toujours parfait Song Kang-Ho) et Tae-Ju changent. Jusqu'à une fin sublime, qui là encore se démarque du classicisme de sa situation grâce à l'univers du réalisateur.

Magnifique drame sur le vampirisme, Thirst pourra sans doute en perdre certains à cause de son ambiance et son rythme particuliers et de son mélange des genres. Ce serait bien dommage, parce qu'en des périodes marquées par des vampires pour midinettes, on a bien besoin de films de vampire avec des couilles.

Note : 8,5/10


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