samedi 21 juin 2014

Maps to the stars


Titre : Maps to the stars
Réalisateur : David Cronenberg
Acteurs : Julianne Moore, Mia Wasikowska, Olivia Williams
Date de sortie en France : 21 mai 2014
Genre : drame

Synopsis : 
A Hollywood, la ville des rêves, se télescopent les étoiles : Benjie, 13 ans et déjà star; son père, Sanford Weiss, auteur à succès et coach des célébrités; sa cliente, la belle Havana Segrand, qu’il aide  à se réaliser en tant que femme et actrice. La capitale du Cinéma promet aussi le bonheur sur pellicule et papier glacé à ceux qui tentent de rejoindre les étoiles: Agatha, une jeune fille devenue, à peine débarquée, l’assistante d’Havana et le séduisant chauffeur de limousine avec lequel elle se lie, Jerome Fontana, qui aspire à la célébrité.

Avis : 
Et si l'on faisait brûler Hollywood ? Continuant dans son exploration froide et médicale de la société actuelle, après un Cosmopolis qui imaginait la chute du capitalisme, David Cronenberg s'attaque cette fois à la capitale mondiale du cinéma et lui plonge directement le nez dans sa merde : ado-stars insupportables, vedettes sur le déclin et prêtes à tout, gourous improbables, drogues, sexe, violence et esclavagisme moderne, bienvenue dans le monde merveilleux d'Hollywood !


Avec un cynisme horriblement réjouissant, le réalisateur nous présente ces personnages comme autant de monstres détestables, totalement irresponsables et uniquement centrés sur leur propre réussite. Il y parvient parfaitement, par le biais notamment de scènes très noires, comme la visite de Benjie à une fan à l'hôpital ou la célébration par Julianne Moore du décès d'un enfant qui lui ouvre enfin la voie vers le rôle qu'elle convoitait. Une galerie de freaks modernes au sein de laquelle Agatha débarque, le corps couvert de brûlure et le passé chargé.

Si elle semble d'abord être le personnage le plus sain, la jeune femme interprétée par la toujours aussi troublante Mia Wasikowska (Stoker, Only lovers left alive) sera le catalyseur qui réduira en cendres les derniers fragments de santé mentale de son entourage, mettant en lumière les aspects les plus extrêmes de ce star-system pourri par la jalousie, le culte de l'image et la volonté de tout contrôler. Au point d'ailleurs d'aller un peu trop loin, la caricature offerte par Cronenberg montrant ces limites dans une deuxième heure moins inspirée, dont le trait est trop appuyé.

S'il ne dissèque plus les corps, David Cronenberg utilise à présent sa caméra pour explorer cliniquement les mécanismes d'une société malade, s'attaquant ici avec une méchanceté longtemps réjouissante à Hollywood, rappelant même par moments le Mulholland Drive de David Lynch. Dommage cependant que ce pamphlet finisse par devenir insupportable, la faute à un manque total de retenue et à un scénario qui finit par se perdre dans sa gratuité...

Note : 7/10


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