lundi 30 juin 2014

Le Bateau


Titre : Le Bateau (Das Boot)
Réalisateur : Wolfgang Petersen
Acteurs : Jürgen Prochnow, Erwin Leder, Herbert Grönemeyer
Date de sortie en France : 17 février 1982
Genre : drame, guerre

Synopsis : 
Automne 1941. Deuxième Guerre Mondiale. Base de La Rochelle. A la veille de s'embarquer pour une mission de routine dans l'Atlantique Nord, l'équipage d'un sous-marin allemand fait la fête. Ils dansent, boivent, comme si demain n'existait pas. Pour eux, ce sera le cas. Car ce qu'ils ne peuvent pas savoir, c'est que sur 40.000 sous-mariniers allemands, seuls 10.000 retourneront chez eux...

Avis : 
Film monstre de Wolfgang Petersen, Das Boot nous entraîne donc, pendant plus de trois heures (pour la version director's cut) dans les entrailles d'un sous-marin de guerre allemand patrouillant dans l'Atlantique. Trois heures où nous nous retrouverons coincés dans un espace particulièrement réduit, au milieu des bruits et des odeurs et où la principale activité sera l'attente. Une attente longue et infernale, celle d'une routine ou de gestes répétés à l'infini, un enfer qui ne prendra fin que lorsqu'un autre enfer débutera : celui des affrontements et de la peur.


Wolfgang Petersen cherche donc tout d'abord à nous plonger dans le quotidien de ces sous-mariniers, et à nous faire ressentir cette ambiance étouffante qui pèse sur leurs épaules à chaque seconde, sans aucune possibilité d'y échapper. Il réussit à totalement nous immerger dans le sous-marin, jusqu'à bientôt partager la tension de ses occupants lorsqu'il sera la cible d'un bateau de guerre. En ne montrant presque rien, le réalisateur allemand renforce encore la puissance et la menace de cet ennemi dont la présence ne se manifestera souvent que par le son : celui des hélices se rapprochant, des explosions des grenades lancées à la mer, du sonar tentant de retrouver l'U-96, de l'eau qui s'infiltre, des sous-mariniers qui paniquent. Le son également du sous-marin soumis à la pression des fonds marins, à mesure que le capitaine fait descendre le bâtiment pour échapper aux ennemis.

Cette tension ne sera que rarement relâchée, pour de rares moments d'euphorie lorsque l'équipage est enfin hors de danger, ou lorsque l'U-Boot détruit enfin une cible... avant d'assister avec horreur à l'agonie de l'équipage d'un navire ennemi. Même une rencontre dans un cadre de rêve avec des officiers supérieurs ne pourra que renforcer l'impression que les sous-mariniers ne sont qu'une ressource sacrifiable que l'on envoie sans sourciller vers des missions suicide.

Incroyablement intense, même lorsque le film se borne à nous montrer l'ennui de ses personnages sans jamais sacrifier à un héroïsme malvenu ou des scènes d'action spectaculaire, et particulièrement étouffant, Das Boot est tout simplement l'un des plus grands film de guerre. L'un de ceux qui, en tout cas, nous montrent le mieux l'enfer psychologique vécu par les soldats et qui ne se limite pas à perdre des compagnons dans des gerbes de sang.

Note : 10/10


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