jeudi 12 juin 2014

A touch of sin


Titre : A touch of sin (Tian zhu ding)
Réalisateur : Zhang-ke Jia
Acteurs : Wu Jiang, Wang Baoqiang, Zhao Tao
Date de sortie en France : 11 décembre 2013
Genre : drame

Synopsis : 
Dahai, mineur exaspéré par la corruption des dirigeants de son village, décide de passer à l’action. San’er, un travailleur migrant, découvre les infinies possibilités offertes par son arme à feu. Xiaoyu, hôtesse d’accueil dans un sauna, est poussée à bout par le harcèlement d’un riche client. Xiaohui passe d’un travail à un autre dans des conditions de plus en plus dégradantes. Quatre personnages, quatre provinces, un seul et même reflet de la Chine contemporaine : celui d’une société au développement économique brutal peu à peu gangrenée par la violence.

Avis : 
Récompensé par le prix du scénario à Cannes, A touch of sin raconte donc l'histoire de 4 personnages dans la Chine actuelle, dont le virage vers l'ultra-libéralisme a détruit de nombreuses vies, laissées pour compte dans un nouvel équilibre dans lequel ils n'auront pas pu se fondre. Quatre histoires inspirées de faits divers réels, et qui n'ont donc pour seul lien que de montrer l'impuissance d'individus face à l'injustice et la violence de ce nouveau monde. Un monde auquel ils ne pourront opposer à leur tour que la violence.


Hélas, si le sujet ne manque pas d'intérêt, notamment dans sa description de la Chine contemporaine, c'est la démonstration qui va se révéler décevante. Car si le film est remarquablement réalisé et interprété, on ne pourra s'empêcher de regretter les facilités d'un scénario forcément répétitif. Les quatre histoires se ressemblent en effet à de nombreux égards, et se résument finalement à montrer comment les injustices mènent à la violence.

Cet aspect redondant fait que l'intérêt que l'on ressent pour chaque chapitre est de moins en moins grand : si l'on souhaiterait vraiment en savoir plus sur Dahai et sur San'er, on se passionne beaucoup moins pour Xiaoyu et Xiaohui, d'autant qu'en plus d'être répétitif, le scénario n'évite pas certaines facilités, jusqu'à flirter parfois avec la série B un peu grotesque.

A touch of sin ressemble donc surtout à une démonstration trop classique, la copie d'un gentil élève n'évitant ni les répétitions ni la facilité. Dommage, car cette description de la Chine tombant dans le libéralisme à outrance et les conséquences sur une population incapable de s'y adapter aurait pu être formidable, d'autant qu'en dehors des défauts de narration, le film est superbement mis en scène et interprété...

Note : 6/10


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