mercredi 9 octobre 2013

Lettre à Momo


Titre : Lettre à Momo (Momo e no tegami)
Réalisateur : Hiroyuki Okiura
Acteurs : Karen Miyama, Yûka, Toshiyuki Nishida
Date de sortie en France : 25 septembre 2013
Genre : animation, drame

Synopsis : 
Momo quitte la ville pour s'installer avec sa mère sur l'île de Shio, petite île où le temps semble s'être arrêté. Momo n'est pas particulièrement heureuse d'être là, d'autant qu'elle est préoccupée par un début de lettre que son père, disparu en mer, lui a écrite : "Chère Momo...". Que voulait-il vraiment lui dire ? Un jour, alors qu'elle fouille le grenier, elle trouve un vieux livre et sa vie va se trouver bouleversée par l'apparition de trois étranges créatures...

Avis : 
Pour son second film, après Jin-Roh : la brigade des loups, Hiroyuki Okiura livre un film assez étrange, la maturité des thèmes abordés (le deuil, la maladie) tranchant avec une ambiance générale assez enfantine, avec des dessins et des situations très légers. Ainsi, l'ensemble du film est hanté par le spectre du père de Momo, disparu tragiquement en mer, laissant la jeune fille culpabiliser (les derniers mots qu'elle lui a adressés étant "je te déteste, ne prends pas la peine de revenir") et sa mère dissimuler son chagrin pour ne pas peiner davantage sa fille, tout en devant faire face à un quotidien difficile et à sa maladie.


Une situation triste donc, qui contrastera avec les personnages des Yokai. Iwa le géant au rictus inquiétant capable de courir extrêmement vite, Kawe aux allures d'amphibien, mais qui déteste la pluie et est capable de faire des pets nauséabonds, et Mame, petite créature à la langue interminable et ayant une forte tendance à l'amnésie. Gourmands, maladroits, menteurs, voleurs, ils sont au centre de nombreux gags assez puérils, tout en ayant dans le film un rôle assez profond, en tant que protecteurs d'Ikuko et Momo.

Ce mélange entre maturité et légèreté fait en fait inévitablement penser à Hayao Miyazaki : si Okiura s'est effectivement entouré de grands talents de l'animation japonaise comme Masashi Ando (qui a travaillé sur Princesse Mononoké) ou Hiroshi Ohno (Kiki, la petite sorcière), on pense surtout au Voyage de Chihiro, à Mon voisin Totoro voire à Ponyo sur la falaise. Une comparaison forcément difficile, puisque Lettre à Momo, aussi sympathique soit-il, n'approche jamais la poésie ni la profondeur de ces oeuvres. L'aspect humoristique tout comme l'aspect dramatique restent ainsi en surface, et si le film réserve quelques jolies fulgurances visuelles, comme ce tunnel vivant de créatures fantaisistes (on pense cette fois au défilé de Paprika, sur lequel Okiura fut d'ailleurs animateur).

Bref, s'il reste agréable à regarder, bien qu'un peu long, Lettre à Momo reste très moyen au regard des géants de l'animation japonaise actuelle, dont il reprend les thèmes essentiels (le retour à la nature, le respect des traditions...). Heureusement, l'héroïne est plutôt attachante, et les Yokai réservent quelques bons moments, le tout se mettant vraiment en branle lors d'une dernière partie très réussie. A voir, mais on lui préfèrera largement un bon Ghibli ou un Mamoru Hosoda, par exemple.

Note : 7/10 

 

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