jeudi 22 août 2013

Les Nibelungen : la vengeance de Kriemhild


Titre : Les Nibelungen : la vengeance de Kriemhild (Die Nibelungen - Kriemhilds Rache [2. Teil])
Réalisateur : Fritz Lang
Acteurs : Margarete Schön, Hans Adalbert Schlettow, Rudolf Klein-Rogge
Date de sortie en France : mars 1925
Genre : aventures, drame

Synopsis : 
Après la mort de Siegfried, Kriemhild se marie avec Etzel, le roi des Huns. Elle donne naissance à un fils et invite alors ses frères à une fête. Elle essaye de persuader Etzel et ses Huns de tuer Hagen de Tronje, le meurtrier de Siegfried, mais ce dernier est protégé par ses frères, et notamment le roi Gunther...

Avis :  
Après une première partie fortement marquée par le fantastique, ce second volet des Nibelungen change radicalement de ton. Si l'héroïsme de Siegfried était au centre des débats dans La Mort de Siegfried, c'est cette fois sa veuve, Kriemhild, et son désir de vengeance, qui occupent toute la place. Car la jeune femme est prête à tous les sacrifices et à toutes les manipulations pour parvenir à ses fins, même si cela implique d'épouser Etzel, le roi des Huns, et de provoquer une guerre qui condamnera les membres de sa famille.


Margarete Schön passe ainsi de l'innocence un peu niaise qu'elle arborait dans la Partie I à une colère implacable. L'actrice est presque méconnaissable, offrant une étonnante intensité à chaque fois qu'elle apparaît à l'écran. Son interprétation sert parfaitement le film, le faisant basculer dans une noirceur très éloignée des exploits hauts en couleurs de Siegfried, où les héros n'existent plus, où tout manichéisme a disparu pour laisser la place à des personnages plus complexes.

Etzel, le viril roi des barbares, cache ainsi un véritable sens de l'honneur, refusant de s'attaquer à ses invités ; mieux encore, Hagen de Tronje, l'assassin de Siegfried, finit par gagner nos faveurs grâce à son courage et à sa loyauté sans faille à son roi. Quant à Kriemhild, sa légitime soif de vengeance en fait peu à peu une reine sanguinaire, sans sentiment, assistant sans sourciller à la mort de son fils et de ses frères.


Cette seconde partie est d'ailleurs beaucoup plus bavarde, et est d'ailleurs un peu moins rythmée que la première. Fritz Lang compense néanmoins ce statisme récurrent par une explosion visuelle lors des scènes d'action, où des dizaines de figurants se livrent à des affrontements dantesques et superbement chorégraphiés. Le réalisateur allemand nous offre toujours quelques plans saisissants, notamment lors de l'incendie du palais des Huns.

La Vengeance de Kriemhild est donc bien différent de La Mort de Siegfried : abandonnant la fantasy, Fritz Lang nous offre ici une sombre histoire de vengeance sans issue, porté par l'intensité de Margarete Schön dans le rôle de la veuve implacable et par l'intelligence de l'évolution des personnages principaux. Encore une fois, une vraie réussite, malgré quelques longueurs en début de film.

Note : 9/10


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