samedi 1 juin 2013

Cold fish


Titre : Cold fish (Tsumetai nettaigyo)
Réalisateur : Sono Sion
Acteurs : Mitsuru Fukikoshi, Denden, Asuka Kurosawa
Date de sortie : 2010
Genre : thriller, drame

Synopsis : 
Shamoto tient une boutique de poissons tropicaux. Sa deuxième femme ne s’entend guère avec sa fille, Mitsuko, et cela lui fait peur. Un jour, prise en flagrant délit de vol dans un supermarché, Mitsuko va trouver en la personne de Mr Murata, non seulement un sauveur, mais aussi un homme exerçant le même métier que son père mais à grande échelle. Il poussera même la bonté jusqu’à lui offrir un travail dans son magasin. Mais Mr Murata s’intéresse d’un peu trop près à cette famille qu’il embarquera pour un voyage au bout de l’horreur… 

Avis : 
 S'inspirant d'une histoire vraie (même si personne ne semble vraiment savoir laquelle), Sono Sion (Love Exposure, The Land of hope) s'intéresse pour ce Cold fish à une famille que l’on sent au bord de l’explosion : le «héros» est un homme totalement effacé, remarié à une femme qui s’est rapidement lassée de lui et père d’une jeune en pleine crise d'adolescence. Quand cette dernière est surprise à voler dans un supermarché, la famille ne doit son salut qu’à l’intervention de Murata, qui se lie immédiatement d’amitié avec la famille, exerçant le même métier que le père, exhibant une richesse ne laissant pas indifférente la mère et offrant son premier métier et une certaine indépendance à la jeune fille. Mais tout ceci a un prix, comme l’apprendra rapidement Shamoto, entraîné dans une spirale de violence qui l’obligera à, enfin, se rebeller. 


Hésitant entre le thriller glauque et la farce macabre, Cold Fish multiplie les passages gores et érotiques, versant tantôt dans une certaine folie, tantôt dans un humour noir dévastateur, notamment lorsque Murata tente d’apprendre à Shamoto l’art de se débarrasser d’un corps. Le film donne surtout, à l’image des récents The Chaser ou J’ai rencontré le Diable l’impression d’une progression implacable des événements, de l’absence totale de possibilité de fin heureuse. Le formidable Mitsuru Fukikoshi incarne à merveille l’évolution du personnage, d’abord totalement effacé et dépassé par les événements avant d’exploser dans un terrible final.

Tout n’est cependant pas parfait : Cold Fish dépasse largement les 2 heures, et réussit par moments à nous ennuyer, sans doute parce que l’histoire est relativement prévisible. De même, l’analyse sociale n’est pas toujours d’une immense finesse, et Sion finit régulièrement par se contenter de suivre le cahier des charges du studio Sushi Typhoon : beaucoup de sang et de fesses, de façon souvent assez gratuite. Enfin, si les acteurs principaux sont remarquables (Denden jouant à merveille ce vieillard à l’air innocent capable de devenir menaçant d’une seconde à l’autre), on ne peut guère en dire autant des acteurs secondaires ou des actrices, clairement en dessous...

S’il ne s’agit pas, loin s’en faut, du meilleur film de son réalisateur, ce second volet de sa «trilogie de la haine» entre Love Exposure et Guilty of romance, montre une nouvelle fois que Sono Sion est un cinéaste à suivre. Bien qu’un peu trop long, Cold Fish reste une oeuvre forte, mêlant humour noir et passages plus sombres, jusqu’à parfois se perdre dans une accumulation un peu racoleuse de violence et de sexe. 

Note : 7,5/10


  

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