vendredi 31 mai 2013

The Land of hope - terre d'espoir


Titre : The Land of hope - terre d'espoir (Kibo no kuni)
Réalisateur : Sono Sion
Acteurs : Isao Natsuyagi, Jun Murakami, Megumi Kagurazaka
Date de sortie en France : 24 avril 2013
Genre : drame, catastrophe

Synopsis : 
Un tremblement de terre frappe le Japon, entraînant l'explosion d'une centrale nucléaire.
Dans un village proche de la catastrophe, les autorités tracent un périmètre de sécurité avec une bande jaune qui coupe en deux la localité. Une sorte de ligne de démarcation absurde, entre danger bien réel et sécurité toute théorique. Au sein de la famille Ono, les parents, âgés, choisissent de rester. Leur fils et son épouse acceptent d'être évacués pour fuir la radioactivité…  


Avis : 
 N'allez surtout pas croire que Sono Sion, réalisateur des formidables et déjantés Love Exposure ou Guilty of romance, se soit assagi juste parce qu'avec The Land of hope, il réalise cette fois un drame très classique sur sa forme. Il s'attaque en effet à un thème toujours tabou au Japon, celui du nucléaire, dans une espèce de Fukushima-bis : après un séisme, puis un tsunami, un incident nucléaire contamine toute une région. Une centrale située dans une ville au doux nom de Nagashima, contraction évidente entre Nagasaki, Hiroshima et Fukushima. 


De la catastrophe, nous ne verrons presque rien : le séisme ne durera que quelques secondes, le tsunami ne sera présent qu'à travers ses conséquences, et l'explosion de la centrale sera montrée à la télé, de façon presque anecdotique. Ce qui intéresse Sono Sion ici, ce sont les conséquences immédiates de ce drame dans l'esprit des individus, là où Michale Boganim les étudiait des années après l'incident de Tchernobyl dans La Terre outragée. Nous allons ainsi suivre trois couples, très proches avant les événements (famille et voisins), dont les destins et réactions seront bien différentes.

 D'abord, le vieux Yasushiko et son épouse Chieko, atteinte de la maladie d'Alzheimer, qui décident de rester au bord de la zone interdite, la ligne jaune de démarcation traversant leur jardin. Ensuite, leur fils Yoichi et sa femme Izumi, qui choisissent de quitter l'endroit et tomberont peu à peu dans la phobie des radiations, avec cette menace invisible et une paranoïa rappelant par moments le Bug de William Friedkin. Enfin, leurs voisins Yoko et Mitsuzu, évacués par l'armée mais souhaitant revenir chez eux. Si ce dernier duo est sans grand intérêt, et d'ailleurs très souvent délaissé par Sion, les deux premiers couples seront largement développés, permettant au réalisateur d'osciller entre le drame intimiste et une approche plus psychologique, Izumi perdant peu à peu pied en souhaitant protéger l'enfant dont elle est enceinte des radiations.

Hélas, s'il ressort de tout cela une véritable mélancolie et une certaine poésie, Sono Sion peine à nous faire ressentir une véritable émotion, même lorsque l'on est en présence des deux aînés, pourtant très attachants. Il finit même, en étirant au maximum son film, par nous ennuyer, la seconde moitié du film devenant même par moments insupportable de longueur. Même la charge contre le nucléaire et la gestion par les autorités de la catastrophe de Fukushima finit par lasser, trop évidente pour ne pas retomber comme un soufflé. 

Sono Sion nous livre donc avec The Land of hope un film à l'apparence plus calme, avec une mise en scène très classique, sans ses débordements caractéristiques, mais aussi plus engagé, quitte à en devenir maladroit. Cela nous donne un très beau film, mais qui aurait sans doute gagné à être plus court, nous évitant ainsi une certaine indigestion dans la dernière heure... 

Note : 7/10

 

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