vendredi 8 mars 2013

The Master

Titre : The Master
Réalisateur :  Paul Thomas Anderson
Acteurs : Joaquin Phoenix, Philip Seymour Hoffman, Amy Adams
Date de sortie : 9 janvier 2013
Genre : drame

Synopsis : 
Freddie, un vétéran, revient en Californie après s’être battu dans le Pacifique. Alcoolique, il distille sa propre gnôle et contient difficilement la violence qu’il a en lui… Quand Freddie rencontre Lancaster Dodd – « le Maître », charismatique meneur d’un mouvement nommé la Cause, il tombe rapidement sous sa coupe...

Avis : 
Il n'aura fallu que quelques films à Paul Thomas Anderson (Boogie Nights, Magnolia, There will be blood) pour devenir une des figures majeures du cinéma américain actuel. Avec The Master, il s'intéresse de nouveau à la relation douloureuse entre deux hommes, réunis ici autour d'une secte rappelant fortement l'Eglise de Scientologie. Deux hommes, deux acteurs immenses : dans le rôle du Maître, un habitué des films de PTA, Philip Seymour Hoffman (Truman Capote), au charisme tranquille, aussi séduisant qu'effrayant ; dans le rôle du vétéran alcoolique, Joaquin Phoenix (Gladiator, Walk the line), entre colère contenue et explosions.


The Master est un film fascinant. Les face-à-face entre les deux hommes sont d'une remarquable intensité (la première séance de thérapie est formidable), l'évolution de la relation entre les deux hommes, entre attraction et répulsion, parfaitement dosée, et chacun finit par se nourrir de l'autre, Freddie s'apaisant pendant que Dodd se durcit, tolérant de moins en moins les critiques. Mais Freddie est ingérable, et sa violence refoulée, son goût pour le sexe, finiront par attirer les rancoeurs des proches de Dodd.

The Master est également un film un peu obscur. Très bavard, il expose parfois les théories de la Cause de façon très brutale, très cérébrale. Evidemment, cela nous met directement dans la peau de Freddie, qui ne comprendra jamais totalement les belles phrases du Maître, et les limites du talent oratoire de Dodd montreront rapidement ses limites face à des objections argumentées. Mais, le film durant plus de deux heures, l'accumulation de dialogues un peu exigeants finit par lasser un peu. D'autant que cela donne l'impression que Paul Thomas Anderson se regarde filmer : c'est souvent parfaitement réalisé, certains plans sont sublimes, mais on a parfois un sentiment de superficialité.

Aussi fascinant qu'exigeant, ce nouveau film de Paul Thomas Anderson déconcerte donc un peu. Néanmoins, les performances exceptionnelles, comme très souvent, de Philip Seymour Hoffman et de Joaquin Phoenix, justifient à elles seules la vision de ce film d'une puissance rare.

Note : 7,5/10


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