lundi 18 mars 2013

Lincoln

 

Titre : Lincoln
Réalisateur : Steven Spielberg
Acteurs : Daniel Day-Lewis, Sally Field, Tommy Lee Jones, Joseph Gordon-Levitt
Date de sortie en France : 30 janvier 2013
Genre :  biopic, drame

Synopsis : 
Les derniers mois tumultueux du mandat du 16e Président des États-Unis. Dans une nation déchirée par la guerre civile et secouée par le vent du changement, Abraham Lincoln met tout en œuvre pour résoudre le conflit, unifier le pays et abolir l'esclavage. Cet homme doté d'une détermination et d'un courage moral exceptionnels va devoir faire des choix qui bouleverseront le destin des générations à venir.

Avis : 
Après trois films à grand spectacle et destinés à un large public (Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal, Les Aventures de Tintin : le secret de la Licorne et Cheval de guerre), Steven Spielberg revient à une oeuvre inspirée de faits historiques. S'il a déjà réalisé plusieurs films ayant pour cadre la Seconde Guerre Mondiale (Il faut sauver le soldat Ryan, pour n'en citer qu'un), il s'intéresse cette fois à la Guerre de Sécession par le biais du seizième président des Etats-Unis : Abraham Lincoln. L'occasion surtout d'évoquer la lutte pour faire adopter le treizième amendement à la Constitution abolissant l'esclavage.

Spielberg choisit pour l'occasion une approche intimiste en s'intéressant à Lincoln lui-même, l'homme politique bien sûr, à la ténacité sans faille, mais aussi le mari et le père d'une famille marquée par la guerre. N'attendez donc pas de grandes scènes de bataille, on ne verra les champs de bataille que quelques secondes au début et à la fin du film. Tout se joue en coulisses, au moyen de longs débats souvent stériles à la Chambre des Représentants, de longues discussions entre Lincoln et son Cabinet, et de pressions pour convaincre les opposants à se prononcer en faveur de l'amendement afin d'obtenir le nombre de voix suffisant.

L'une des images récurrentes du film : la silhouette et / ou l'ombre de Lincoln, envahissant ou s'éloignant du cadre selon les besoins d'un symbolisme un peu primaire...

Si ce parti pris nous plonge effectivement au plus près du personnage, nous fait découvrir un homme friand d'anecdotes et d'expressions parfois obscures, et si cette approche nous permet d'apprécier à sa juste valeur l'énorme prestation de Daniel Day-Lewis, elle aura la fâcheuse conséquence d'alourdir profondément le rythme du récit, surtout si le spectateur maîtrise mal les deux grands axes historiques, d'autant que ceux-ci restent largement survolés - et parfois instrumentalisés pour les besoins du scénario. Cette lenteur, certainement voulue par Spielberg pour retranscrire l'avancée pénible des débats et la tension autour du vote et de la fin de la guerre, finit par nous perdre un peu jusqu'au vote final qui, alors que nous en connaissons le résultat, réussit à nous maintenir en haleine.

D'une durée de 2h30, ce Lincoln lasse à certains moments, l'accumulation de dialogues autour d'enjeux pas toujours évidents (mais toujours soutenus par l'envahissante et pompeuse musique de John Williams, qui s'autoparodie) prenant parfois le pas sur le portrait de ce personnage qui, s'il revêt une importance de premier ordre dans l'Histoire des Etats-Unis, peine à convaincre en tant que personnage de cinéma, malgré un interprète en état de grâce. Un grand film paraît-il, mais qui ne m'a guère passionné malgré un sujet très fort...

Note : 6,5/10

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