mercredi 27 mars 2013

Des abeilles et des hommes


Titre : Des abeilles et des hommes (More than honey)
Réalisateur : Markus Imhoof
Avec : Charles Berling (narrateur)
Date de sortie en France : 20 février 2013
Genre : documentaire animalier

Synopsis :
Entre 50 et 90% des abeilles ont disparu depuis quinze ans. Cette épidémie, d’une violence et d’une ampleur phénoménale, est en train de se propager de ruche en ruche sur toute la planète. Partout, le même scénario : par milliards, les abeilles quittent leurs ruches pour ne plus y revenir. Aucun cadavre à proximité. Aucun prédateur visible.
Aujourd’hui, nous avons tous de quoi être préoccupés : 80 % des espèces végétales ont besoin des abeilles pour être fécondées. Sans elles, pas de pollinisation, donc pratiquement plus de fruits, ni légumes.
Il y a soixante ans, Einstein avait déjà insisté sur la relation de dépendance qui lie les butineuses à l’homme : « Si l’abeille disparaissait du globe, l’homme n’aurait plus que quatre années à vivre. » 

Avis : 
Curieux documentaire que ce Des abeilles et des hommes : en sortant de la salle, on est assez perplexe quant au message que veut nous faire passer Markus Imhoff. C'est bien simple, son film ne parle pratiquement que d'argent, et même les personnages présentés au premier abord comme passionnés par les insectes n'y voient finalement qu'un produit comme un autre, la destruction d'une ruche n'étant vue que comme une perte de revenus.

Le titre français est ainsi particulièrement bien choisi : on voit pendant tout le film l'intervention constante de l'homme, manipulant les reines, exportant les abeilles, bombardant les plantes de fongicides ou contrôlant en permanence l'espèce. Un business important, aux moyens impressionnants, et présenté comme directement responsable de la disparition d'une énorme partie des abeilles depuis plusieurs années. C'est simple, à quelques exceptions près - tendant néanmoins à s'effacer à leur tour, comme les abeilles africanisées - les abeilles sont aujourd'hui totalement dépendantes de l'homme, unique rempart contre les maladies qu'il a lui-même causées.


Des abeilles elles-même, nous n'apprendrons ainsi pas grand chose de nouveau : elles récoltent le nectar, produisent du miel, dansent pour indiquer la direction des champs, et ont une reine. En fait, elles ne sont vraiment présentées que comme des biens, sauf quand on essaie de nous tirer une émotion en nous montrant, en gros plan, l'agonie de certaines ouvrières dévorées par un parasite ou aspergées de fongicide. Plus étrange encore, le métrage met tellement l'accent sur les producteurs qu'on finit par se demander si l'on ne doit pas plaindre davantage les hommes que les insectes. Quant aux conséquences possibles de leur éventuelle disparition, elles sont tout simplement survolées.

Imhoof montre ainsi beaucoup de choses, passe régulièrement du coq à l'âne (le fil rouge ne sert finalement à rien) et ne semble finalement rien vouloir démontrer. Cela donne un documentaire aussi agaçant que le comportement des apiculteurs, dont le message manque de clarté. On regrettera aussi les abeilles en numérique, uniquement destinées à illustrer lourdement le propos et à nous procurer quelques scènes d'action en volant aux côtés d'une abeille...

Note : 5/10


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