mercredi 16 janvier 2013

Les Bêtes du Sud sauvage



Titre : Les Bêtes du sud sauvage (Beasts of the Southern Wild)
Réalisateur : Benh Zeitlin
Acteurs : Quvenzhané Wallis, Dwight Henry, Levy Easterly
Date de sortie en France : 12 décembre 2012
Genre :  drame, aventure, fantastique

Synopsis :
Hushpuppy, 6 ans, vit dans le bayou avec son père.
Brusquement, la nature s'emballe, la température monte, les glaciers fondent, libérant une armée d'aurochs.
Avec la montée des eaux, l'irruption des aurochs et la santé de son père qui décline, Hushpuppy décide de partir à la recherche de sa mère disparue.

Avis :
Précédée d'une réputation flatteuse, récompensée à Deauville, à Sundance et à Cannes, comparée à du Terrence Malick, l'oeuvre de Benh Zeitlin fait presque l'unanimité. Pourtant, cette fable mêlant aventures, drame, film catastrophe et fantastique m'a véritablement laissé perplexe. Evidemment, le film fait figure d'OVNI dans le paysage cinématographique actuel (encore qu'on retrouve quelques similitudes avec le récent L'Odyssée de Pi), la prestation de la jeune Quvenzhané Wallis est remarquable, certains passages très spectaculaires ou poétiques (le début du film est magnifique), mais il manque clairement quelque chose pour véritablement entrer dans le film.

Peut-être est-ce dû à la réalisation, caméra à l'épaule, de Benh Zeitlin, qui finit par donner le tournis, s'amusant parfois à bouger dans tous les sens sans raison. Peut-être est-ce l'aspect répétitif de l'histoire, qui ne progresse pas beaucoup pendant 1h30 et s'évertue à nous montrer la jeune Hushpuppy faire une bêtise, se faire gronder puis apprendre de ses erreurs. Ou peut-être est-ce l'aspect moralisateur, le film ne se contentant pas de nous montrer la difficulté de la vie dans le bayou, face à une nature hostile, mais comparant régulièrement ce style de vie à celui de la population civilisée. Si les gens ne sont pas menacés par la tempête, s'ils ont accès à des soins, s'ils utilisent un couteau pour ouvrir un crabe, alors ce sont sans doute des incapables.


Dès lors, l'aspect initiatique du récit finit par ennuyer, d'autant qu'il est cousu de fil blanc. La jeune Hushpuppy, telle une princesse de Disney, triomphe aisément de chaque épreuve grâce à la bienveillance des personnes qu'elle rencontre ou grâce à son immense courage. Une facilité qui transforme certains événements forts en anecdotes, comme l'arrivée, préparée pendant tout le film, des fameuses bêtes, ou le décès d'un personnage principal.

Ainsi, la jeune fille devient peu à peu irritante, tout comme le fond plutôt ambigu. Dommage, car le bayou dégage une magie et une aura particulières, l'interprétation est parfaite. Mais le film pèche à mon sens par un excès d'esthétisation et un côté donneur de leçons qui, s'il plaira sans doute aux adeptes du retour à la nature, m'a semblé particulièrement mal amené...

Note : 5/10

 

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